Les Etats plaignants veulent l'éclatement de Microsoft
WASHINGTON, 10 nov (AFP) - Les Etats américains associés
à la plainte du département de la Justice
contre la position dominante de Microsoft veulent obtenir l'éclatement
de cette société en deux ou trois
unités, indique mercredi le quotidien Washington Post, citant
des sources proches du dossier.
Une sanction actuellement favorisée par les Etats prévoit
un partage vertical du groupe en deux ou trois
unités pratiquement identiques, déjà surnommées
"Baby Bills" en référence au pdg de Microsoft Bill Gates,
et aux "Baby Bells"
issues de l'éclatement de l'entreprise de télécommunications
ATT au début des années 80.
"Plusieurs des avocats des Etats qui travaillent sur le dossier pensent
qu'une partie importante de toute sanction devrait inclure
un redressement des torts passés et l'assurance qu'il n'y aura
pas d'abus futurs", selon une des sources citées par le journal.
Chacune des futures sociétés qui seraient créées
vendrait le système d'exploitation Windows et d'autres logiciels
de Microsoft
mais les avocats estiment qu'avec plus d'un fournisseur sur le marché,
les prix baisseraient et les consommateurs auraient plus
de choix, écrit le Washington Post.
Une autre solution serait de forcer Microsoft à livrer sous licence
le code source, ou code de base, de Windows à deux ou
trois éditeurs de logiciels, ou de publier le code, ce qui permettrait
à tout éditeur de fabriquer des clones de Windows. Un
partage du groupe ou la livraison du code source "sont des solutions
très attrayantes", a déclaré un des avocats, selon
le
journal.
Windows ouvrirait il son code source ?
Brian Valentine, le vice président de
1’activité Windows 2000 chez Microsoft, a confirmé son intention
de "considérer" l'ouverture du code source du noyau de Windows NT.
Une véritable révolution, même si les termes sont soupesés.
En effet, en vingt ans, malgré les demandes pressantes des autorités
comme de ses partenaires, la firme de Seattle avait toujours protégé
jalousement les licences de ses systèmes d’exploitation.
Aujourd’hui, il semblerait pour le président
Steve Ballmer lui-même que l'ouverture du code soit la seule solution
pour booster les ventes et maintenir à flot les comptes d'exploitation
de Microsoft. Cela s’inscrit bien entendu dans la suite des négociations
que mène la firme de Bill Gates avec le Ministère de la Justice,
dans le cadre de son tumultueux procès anti-trust. Mais le géant
du logiciel doit aussi trouver une réponse à Linux. Ce système
ouvert, libre et gratuit fait de plus en plus d'ombre à Windows.
La communauté des développeurs
a accueilli avec enthousiasme l’intention des dirigeants de Microsoft.
Cependant, ils redoutent que cette annonce fracassante ne soit qu'une feinte.
Microsoft pourrait très bien ne proposer qu'une ouverture partielle
du noyau de Windows NT… Dans un tel cas, les éditeurs de logiciels
ne pourront alors pas intégrer certains composants du système
Windows NT dans les applications qu'ils développeront. Cependant,
ils n'hésiteraient pas à saisir la justice...
Linux progresse dans la simplicité d'emploi.
Serions-nous sur le point d'assister à
la véritable naissance d'un Linux grand public ? On peut le croire
puisque, coup sur coup, trois acteurs de la distribution de ce système
d’exploitation libre viennent de dévoiler leurs plans pour offrir,
enfin, des versions utilisables du système par l’utilisateur lambda.
RedHat le premier, désormais financièrement soutenu par Intel,
Compaq, Netscape, Novell et IBM : il a livré une version 6.0 de
sa distribution se caractérisant, par la standardisation de l’interface
graphique Gnome et par un système de mise à jour via Internet.
Deuxième acteur sur la liste, Corel s'est,
lui, officiellement associé à KDE pour accélérer
le développement d'une interface graphique utilisateur peaufinée
et commercialiser très prochainement sa propre distribution afin
de soutenir ses deux logiciels "maisons" Draw et Wordperfect dans cet environnement.
Enfin, last but not least, Caldera est celui
qui fait le plus avancer Linux sur la voie de la simplicité : son
Open Linux 2.2 dispose d'un assistant d'installation baptisé Lizard
(distribution Linux Wizard) exécutable depuis Windows qui opère
une installation du système au pingouin en quinze minutes !
On raconte même que Clive Sinclair, concepteur,
entre autres, du ZX8i, se dit prêt à commercialiser une machine
bon marché (deux fois mois chère qu'un PC) gérée
par Linux d'ici deux ans.
Tout cela alors que le taux de croissance annuel
de parts de marché de Linux pour les cinq ans à venir est
estimé au minimum à 25%...